Obstacles importants à la réglementation du cannabis
La possibilité de prescrire du cannabis aux dépens des compagnies d'assurance maladie légales, en place depuis mars 2017, pose de nombreux obstacles. Selon une résolution expresse rendue jeudi 16 novembre 2017 par le tribunal social de Hesse (LSG) à Darmstadt, une douleur intense ne peut à elle seule justifier une demande d'indemnisation. Après une autre décision, il en va de même pour un syndrome douloureux non inflammatoire (fibromyalgie). Par contre, un homme souffrant de douleurs abdominales chroniques a eu du succès. (Réf.: L 8 KR 255/17 B ER, L 8 KR 366/17 B ER et L 8 KR 288/17 B ER)
Le 10 mars 2017, une nouvelle disposition a été ajoutée au code de la sécurité sociale, qui permet de prescrire du cannabis aux dépens des fonds d'assurance maladie obligatoires. La condition préalable est qu'au moins cela promette un soulagement pour une "maladie grave". En outre, de l'avis du médecin, il ne doit exister aucune alternative médicale traditionnelle, sinon celles-ci risquent de ne pas être raisonnables pour le patient, par exemple en raison d'effets secondaires importants. Cependant, une demande dûment justifiée peut alors être rejetée par la caisse d'assurance maladie "uniquement dans des cas exceptionnels justifiés"..
Récemment, une nouvelle loi est entrée en vigueur qui permet aux personnes gravement malades de se faire prescrire du cannabis par le médecin. Les coûts devraient être pris en charge par les compagnies d’assurance maladie. Ceux-ci combattent maintenant. (Image: Africa Studio / fotolia.com)Selon le LSG Darmstadt, par la suite, un syndrome de la douleur pure ne suffit plus pour prescrire du cannabis en tant qu'analgésique. Au contraire, il est nécessaire que la douleur repose sur un "tableau clinique sérieux"; cela doit être "prouvé par des rapports médicaux" (résolution expresse du 4 octobre 2017, réf.: L 8 KR 255/17 B ER).
En outre, la prescription pour un patient souffrant de fibromyalgie (rhumatisme des tissus mous, douleur musculaire au niveau des articulations) n’a pas appliqué le LSG. Selon des études antérieures, le cannabis n'aurait aucun effet atténuant (décision urgente du 16 octobre 2017, Az: L 8 KR 366/17 B ER). Dans les deux cas, les juges de Darmstadt se sont également plaints du fait que les médecins n’avaient pas suffisamment testé les alternatives médicales conventionnelles..
Dans le troisième cas, un homme souffrait de douleurs abdominales chroniques sévères, limitant considérablement sa vie. La raison en était une inflammation répétée du pancréas et la production opératoire d’une connexion du pancréas au petit intestin. Même la morphine ne réduit que légèrement la douleur. Le médecin a ordonné à cet homme un spray buccal au cannabis. Cela apporte au moins la perspective d'un soulagement, il n'y a pas de médecine alternative conventionnelle, était ici le LSG Darmstadt. Par conséquent, la compagnie d'assurance maladie doit payer le spray buccal au cannabis prescrit (décision urgente du 28 septembre 2017, réf.: L 8 KR 288/17 B ER).
Le LSG Rhénanie-Palatinat à Mayence avait été auparavant plus généreux. La demanderesse souffrait notamment de psoriasis (arthropathie psoriasique) associée à des modifications douloureuses des articulations et à un raidissement. Comme pour les deux premiers cas du LSG de Darmstadt, la compagnie d’assurance maladie a déclaré que le médecin n’avait pas exclu de nombreuses options de traitement. Le LSG Mainz a néanmoins attribué au patient le cannabis prescrit pour soulager la douleur. Le médecin a préconisé cette thérapie. L'assurance maladie ne peut donc la refuser que dans des cas exceptionnels (décision urgente du 27 juillet 2017, réf.: L 5 KR 140/17 B ER, JurAgentur-message du 29 août 2017). mwo